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Audrey Bureau

Dernière mise à jour : 28 janv. 2021

Qui est Audrey Bureau ?

Après plusieurs emplois dans des domaines aussi différents les uns que les autres, Audrey Bureau oeuvre maintenant en politique municipal, pour le district d'Aylmer, et ce, depuis 2017.




*Photo envoyée le 14 janvier 2021*

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Inspirée par ses parents qui ont beaucoup travaillé et qui ont beaucoup donné à leur communauté, Audrey Bureau se consacre maintenant à la politique municipale pour donner à la communauté et faire entendre sa voix pour ce qu’il est des questions environnementales et des problèmes d’inégalité sociale. Elle conseille aux jeunes femmes de prendre leur temps pour envisager leur carrière et, dans les occasions stressantes, de se préparer avant d’agir.


Quelle est votre plus grande fierté et pourquoi ?

Si tu m’avais posé la question il y a quelques années, ça n'aurait peut-être pas été la même chose, mais maintenant que je suis une maman, la plus grande fierté c’est mon petit garçon.


En quoi le fait d’être femme a marqué votre parcours ?

Je dirais que ça a beaucoup évolué dans mon parcours ; j’ai eu plusieurs changements de carrière. J’ai autant eu des carrières qui étaient typiquement plus féminines que des carrières qui étaient plus typiquement masculines. Donc je te dirais que le fait d’être femme dans une carrière où c'est plus typiquement féminin, c’est moins marquant ou ça marque moins le parcours.


[...] À un certain moment, j’ai été avocate, la profession d’avocat, c’est quelque chose qui était, je dirais, en transition. Au début, historiquement, c’était plutôt des hommes, maintenant la profession est dominée par les femmes. Donc ça, c’était une transition.

Puis, en politique municipale, c’est quelque chose qui a amorcé une transition, mais la transition est loin d'être terminée [...]. Je dirais qu’en politique municipale, c’est vraiment là où c'était le plus marquant, où l'on sent beaucoup plus le fait qu'on est une femme dans une profession d'hommes. Puis ça, c’est marquant au niveau du travail, parce que ce n’est pas toutes les femmes qui travaillent de la même façon que les hommes. Des fois, il y a des méthodologies de travail qui sont différentes.

Puis, quand tu es dans une profession qui est largement plus masculine, à ce moment-là, tu as tendance à adapter plus tes façons de travailler. Surtout en politique municipale, [...]. C’est à toi un peu de t'adapter pour convaincre tes collèges. Donc tu dois t’adapter à la façon dont ils travaillent, à leurs types de personnalité aussi. C'est plus marquant en politique municipale, le fait qu'on est une femme et que les femmes sont en minorité, parce que, justement, il faut que tu t’adaptes, il faut que tu essaies de convaincre, tu changes tes façons de faire et tu t’ajustes. Donc ça, on le sent beaucoup en politique municipale que c’est un groupe minoritaire, les femmes.


Quelles sont vos valeurs ?

Dans la vie en générale, je dirais que le respect, c’est une de mes très grandes valeurs.

Sinon, une de mes grandes convictions/valeurs, c’est tout ce qui est les valeurs environnementales. Pour moi, c’est extrêmement important. Ma vie professionnelle est affectée par ça, mais aussi toute ma vie personnelle est très affectée par mes valeurs environnementales... mon conjoint en sait quelque chose.


C’est vraiment une valeur sur laquelle je ne suis absolument pas négociable et c’est aux autres à s'ajuster. Ce qui est le fun par rapport à ça, c’est que cette valeur est tellement ancrée dans moi puis elle est tellement profonde, que, généralement, ça peut apporter les gens de notre entourage à changer aussi. Parce que ça devient un mode de vie, toute notre vie est teintée de cette valeur environnementale.


Donc ça l’apporte beaucoup, je dirais, d’être un agent de changements. Donc, ça, c’est vraiment marquant dans ma vie.


Puis, d’ailleurs, je suis chanceuse, parce qu’en étant conseillère municipale, j’ai une certaine tribune, soit au niveau des médias sociaux ou encore au niveau des médias traditionnels. Donc je sens que j’ai un certain rôle à jouer pour m'assurer que les valeurs environnementales puissent faire leurs chemins dans la société. Puis je me sers de cette tribune-là pour tenter de le faire.


Quelle est la plus grande injustice dans notre société, selon vous ? Je dirais les inégalités, puis je vais donner un exemple pour rejoindre avec mes valeurs environnementales. On sait que, par exemple, les personnes plus pauvres ont plus de chance de vivre dans un environnement qui est pollué. Donc plus de chance de développer certaines maladies aussi. Donc il y a beaucoup d’inégalités sociales, mais aussi des inégalités entre les pauvres et les riches qui peuvent avoir beaucoup plus d’impacts que seulement financiers. Donc au niveau de la santé, de l’environnement, ça peut avoir des conséquences multiples. Puis ça, pour moi, c’est quelque chose que j’essaie aussi d’adresser.

Une façon de le faire plus concrètement, c’est quand on développe des politiques publiques. Ce qui est mon rôle au sein de la table du conseil municipal, c’est d’essayer de voir comment les politiques publiques peuvent être adaptées pour les gens qui sont dans des situations plus défavorisées, des situations plus précaires, des situations de pauvreté, des personnes qui ont des handicaps. Donc d’essayer d’avoir un œil attentif à tous ces aspects de la société, dans nos politiques publiques, pour s’assurer que nos politiques publiques vont essayer de faire un certain équilibre dans tout ça, essayer de ne pas vulnérabiliser davantage ces personnes-là.


Si vous pouviez retourner dans le temps, que diriez-vous à la jeune fille de 16 ans que vous étiez ?

C’est sûr que, ce que je dirais, c’est de prendre son temps pour choisir sa carrière. J’ai trouvé ça très dur, j'ai changé de carrière quatre fois et j'anticipe que je vais avoir une carrière après mon travail en politique. Donc, probablement un cinquième changement de carrière. [...]


Maintenant, de nos jours, il y a beaucoup de choix de carrière, puis les femmes, justement, peuvent désormais choisir toutes les carrières qu'elles veulent, il n'y a pu de barrières, il n'y a plus de limites. Donc, ça ouvre plein de possibilités. Puis je suis quelqu’un qui aime tout. Je veux essayer tout, je veux tout faire. C’était très difficile, pour moi, de faire un choix ; donc j’ai fait, au final, plusieurs choix de carrière. J’ai donc fait plusieurs études dans plein de domaines.


Donc je pense que j’aurais dû faire une plus grande pause pour me poser davantage de questions sur mon choix de carrière, puis d’essayer de me concentrer plus sur un choix que vers plusieurs choix.


J’ai adoré chacune des expériences ; ça, c’est certain. Sauf qu’en vieillissant, ce que je remarque, c’est que le fait que je n’ai pas fait un choix de carrière spécifique, ça a un impact sur mes possibilités d’avancement de carrière.


Dans le sens où, je ne me suis pas spécialisée dans un certain domaine, dès le départ, ce qui fait en sorte que, présentement, je n’ai pas accès à, par exemple, des postes où ils demandent un grand éventail d’expérience dans un domaine précis. J’ai plusieurs expériences dans plusieurs domaines, mais je n’ai pas eu encore assez de temps d’acquérir une expertise ou un bagage de connaissance dans un domaine spécifique, à cause des multiples choix de carrière que j’ai fait.


Et puis ça, ça peut avoir un impact quand on veut accéder à d'autres fonctions ou à des postes plus hauts dans la hiérarchie. Au début, dans notre carrière, on ne se sent pas vraiment là, je dirais. Tout est nouveau puis, changer de carrière, ce n'est pas grave ; mais plus on vieillit, puis je commence à vieillir, plus que c’est important de pouvoir accéder à des fonctions supérieures dans un certain domaine.


Puis, j’ai beaucoup d’ambitions ; pour moi, c’est important de gravir des échelons et d’accéder à des fonctions supérieures. Donc, on remarque que ça m’a un peu ralenti dans la possibilité de pouvoir accéder à des postes supérieures.


Où trouvez-vous votre énergie pour accomplir tout ce que vous accomplissez ?

J’ai toujours été très intense. Quand j'étais petite, je faisais beaucoup de sport. Mes parents m’ont toujours encouragée, à la maison, à faire beaucoup de sport. Pour eux, c’était très important qu'on pratique des sports, n’importe lequel ou même de multiples disciplines. Je pense que ça a développé une certaine énergie. [...]

Maintenant, c’est rendu un trait de personnalité ; je suis très énergique, je veux beaucoup travailler. J’ai beaucoup d’énergie à dépenser, puis je transfère cette énergie dans mon travail et dans ma vie personnelle aussi.


Donc je dirais que, pour moi, c’est vraiment un trait de personnalité, mais je pense que c’est issu de deux choses. Un, le fait que mes parents m’ont toujours encouragée à faire du sport et je pense aussi que, c’est soit génétique soit acquis par mes parents, de les voir travailler.


Mon père, c’était un très grand travailleur ; c’était quelqu’un qui, toute sa vie, a travaillé de 70 à 80 heures par semaine. C’était vraiment un très grand travaillant, et son père a lui aussi était un très grand travaillant, toute sa vie. Donc on voit dans ma famille que le travail, le sentiment du devoir accompli et le sentiment de donner à sa communauté ou de donner toujours son 110%, c’est quelque chose qui se transmet de génération en génération.


C’étaient des gens qui, malgré le fait qu’ils faisaient beaucoup de travail, ils ont fait beaucoup de bénévolat ; donc ils étaient impliqués dans toutes sortes de causes bénévoles, dans toutes sortes de causes sportives, et aussi dans plein de causes environnementales. C’étaient des gens qui donnaient beaucoup de leur temps à la communauté, toujours, malgré leurs grosses charges de travail.


C’est quelque chose que j’ai appris très tôt à faire, à faire beaucoup de bénévolat, à m'engager dans ma communauté, à donner de mon temps. C’est quelque chose que j’ai appris, puis que j’espère transmettre à mon garçon. Il va me voir siéger sur un paquet de conseils d’administration, puis organiser plein d’évènements. Donc, c’est quelque chose que j’espère lui transmettre de façon très naturelle.


Mes parents ont toujours dit, du plus loin que je peux me souvenir : « Si tu fais un travail que tu aimes ou si tu fais des choses que tu aimes dans la vie, ta vie va passer très rapidement, puis tu vas voir que tu ne te sentiras pas comme si tu fais un travail, tu ne te sentiras pas comme si tu fais une charge de bénévolat que tu es obligé ; donc, choisis bien le métier qui te fait plaisir ».


C’est toujours ce que j’ai fait, tout au long de ma vie. Pour moi, c’est extrêmement important d’aimer mon travail et extrêmement important de m’engager dans ma communauté, puis de redonner à ma communauté. [...] Les citoyens m’ont choisi pour les représenter ; donc, pour moi, c’est important de bien faire mon travail et de leur redonner ce qu’eux me donnent.


Puis je suis contente. J’adore mon quartier donc je veux redonner aussi à mon quartier ; j’aime la planète Terre, donc je veux essayer de l’entretenir.


Tout ça, pour moi, ce n’est pas vraiment un travail, je le fais parce que j’adore ça ; donc ça me fait super plaisir de m’impliquer.


Tout ça pour dire que l’énergie vient vraiment beaucoup de faire des choses qu’on aime et je pense que c’est ça le centre de tout ça, parce que quand on aime ça, le temps passe rapidement, on ne s’en rend pas compte, ce n’est pas difficile de le faire, ce n’est pas un fardeau de le faire. Donc, nécessairement, on est prêt à y consacrer plus de temps.

Auriez-vous un conseil à donner à une femme qui hésite à aller de l'avant dans un projet ?

J’aurais deux conseils. Un, ne pas hésiter et, deux, si on se sent stressé, si on hésite ou si on n’est pas sûr, moi, mon arme fatale, c’est toujours la préparation.


La préparation adéquate ; de mettre tous les efforts pour s’assurer qu’on va avoir du succès. En étant bien préparé, en déployant tous les efforts nécessaires, on met toutes les chances de notre côté pour avoir du succès puis avoir une expérience qui est positive et un retour qui est positif des autres aussi, dans notre entourage.


À ce moment-là, je pense qu’on a plus de chance d’avoir une expérience positive et de vouloir répéter l’expérience par la suite.


---------------------------------------------------------------------------------Interviewée le 6 novembre 2020

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